Avulsion plaque palmaire, rééducation à faire

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Il arrive que lors d’activités physiques comme le sport, la plaque palmaire subisse une déchirure. Cette  avulsion de ce ligament provoque une inflammation et un œdème. Une prise en charge rapide est alors nécessaire. Quel traitement et quelle rééducation faire pour que ce ligament cicatrise de façon optimale ? 

Qu’est-ce qu’une avulsion de la plaque palmaire ?

Les articulations des doigts connaissent bien souvent des entorses. Ces déchirures arrivent en particulier pendant des activités physiques comme le sport.  

En effet, lors de ce type d’accident, le doigt se retourne à l’envers, ce qui provoque une avulsion (arrachement) de la plaque palmaire. Cette dernière est un fibro-cartilage ou ligament qui se trouve à la face antérieure de l’IPP (articulation interphalangienne proximale). Elle se trouve au milieu de la première et de la deuxième phalange des doigts.

Quelle rééducation après un arrachement de la plaque palmaire ?

Comme dans le cas de l’algodystrophie, le traitement d’une avulsion de la plaque palmaire comprend une rééducation. Celle-ci  se décline en un processus de plusieurs étapes réparties sur plusieurs jours.

Etape 1 : du premier au troisième jour

L’arrachement de la plaque palmaire provoque de la douleur, mais elle produit aussi un œdème. Celui-ci consiste en un liquide contenant de nombreuses protéines ainsi que des macrophages. 

Très vite, après l’entorse, il se diffuse dans les structures lésées et celles voisines les forçant à se mettre en tension. Il provoque ainsi le gonflement des tissus de la main ayant subi le traumatisme.

Dans les premiers jours, l’œdème reste  fluide, mais à la longue, il se transforme en une colle biologique. Elle est dotée ainsi de la capacité de fixation des tissus lésés et de ceux qui sont sains. Elle transforme de fait, l’ensemble en un bloc cicatriciel fixe et immobile. Ce qui favorise l’enraidissement.

Pour éviter une telle condition, il convient de favoriser la mobilité du doigt blessé dans les premiers jours. La douleur étant toujours très intense, le patient peut être réfractaire à cette rééducation précoce.

Pour le faire, le doigt est inséré dans un tube d’extension en plastique ou une orthèse afin de le bloquer en rectitude.  Soulignons qu’il s’agit surtout d’une auto rééducation. Le patient doit donc prendre certaines précautions comme :

  • Mettre de la glace sur la zone concernée pendant 15 à 20 minutes : cette précaution réduit les saignements et la douleur et elle est à faire plusieurs fois par jour. Evitez ceci si vous souffrez de diabète ou de maladies vasculaires.
  • Faire des activités physiques et éviter celles qui requièrent de la force.
  • Serrer de temps à autre un cylindre dans votre main. N’utilisez pas une balle.
  • Elever votre main au-dessus de votre cœur durant la nuit : la gravité draine l’excès de liquide dans l’œdème et le réduit.

Cette phase n’est pas obligatoire si votre doigt n’est pas douloureux et ne présente pas d’œdème.

Etape 2 : du quatrième au onzième jour

La mobilisation active du doigt qui est faite avec précocité ne doit pas être permanente. Elle doit être parsemée de période de repos afin de diminuer l’inflammation. Celle-ci génère en effet des substances comme le collagène qui favorise l’apparition d’un bloc cicatriciel.

A cette étape, le doigt bénéficie d’une attelle segmentaire qui bloque l’IPP. Celle-ci doit laisser les articulations métacarpo-phalangiennes (MP) et interphalangienne distale (IPD) libres.

Cette façon de procéder provoque l’étirement du ligament rétinaculaire oblique. Ce qui empêche ce dernier d’être contracté.

A cette phase, les exercices d’auto-rééducation consistent à réaliser une série de 10 flexions passives et actives du doigt. Il faut les faire tout au moins trois fois le matin. Les mêmes exercices sont à reprendre dans l’après-midi à trois reprises également. Il est primordial d’entretenir aussi la mobilité des articulations des doigts voisins.

Etape 3 : 12eme au 21eme jour

A cette phase, une syndactylie est mise en place. Il s’agit d’un dispositif qui maintient ensemble le doigt blessé et son voisin. Ainsi, ils bougent simultanément.

Ce mécanisme se porte le jour. Il est remplacé la nuit par le tube d’extension qui poursuit sa fonction de mise au repos de l’articulation.

Pour  contrer tous risques d’infections, évitez les syndactylies faites avec du tissu ou des bandes adhésives. A la place, préférez les dispositifs en velcro ou en thermoformé.

En journée, la syndactylie est retirée pour que le patient fasse ses exercices de flexions et d’extensions.

Etape 4 : 22eme au 30eme jour

Le tube d’extension du doigt est désormais supprimé pour la nuit. En revanche, en journée, le patient doit porter la syndactylie.

Etape 5 : du jour 30 à plus

La syndactylie peut être maintenant retirée. Toutefois, pour le bricolage, le sport ou toute autre activité de force, le port de la syndactylie est encore recommandé pour un mois. 

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Quelles sont les conditions pour une cicatrisation et une rééducation réussies ?

  • Le patient doit venir en consultation assez vite pour contrer l’enraidissement du doigt ;
  • il doit coopérer et accepter de faire tous les exercices de rééducation ;
  • il doit être vu de façon régulière par son rééducateur ;
  • il doit honorer en particulier les rendez-vous du quatrième, douzième vingt deuxième et trentième jour.

Pendant les rendez-vous avec le patient, il importe que le rééducateur insiste sur les auto postures à réaliser avec les objets du quotidien. Il s’agit en l’occurrence de flexions et d’extensions à faire avec par exemple une table, le volant de la voiture, etc.